RMC – Entretien avec Alain Weill

RadioActu : Comment analysez-vous les résultats de RMC pour cette première vague de rentrée ?
Alain Weill : Nous sommes très satisfaits parce qu’une nouvelle fois, nous sommes la seule radio d’info à progresser, dans un contexte qui n’est pas très favorable à la radio sur cette vague. Nous sommes contents. Ce sont des chiffres qui sont excellents en audience cumulée et en part d’audience. Je crois que c’est aussi le résultat du travail que nous avons mis en place il y a maintenant plusieurs années. La machine est lancée. Nous récoltons à chaque saison, à chaque vague d’audience, les fruits de ce travail.

RA : Ca veut dire que vous pouvez espérer passer la barre des cinq points à la prochaine vague ?
A.W. : Je ne sais pas si ça sera à la prochaine vague, parce que Médiamétrie n’est pas une science extrêmement précise, même si c’est un outil qui est fiable. Vous pouvez être parfois surestimé, parfois sous-estimé, mais je dirais que nous sommes aux portes des cinq points et nous l’avons vraisemblablement franchie sur certaines vagues. Ca devrait donc arriver. Quand, je ne le sais pas, mais évidemment, c’est tout proche.

RA : Certains de nos lecteurs trouvent que parfois, il y a un côté un peu racoleur dans certaines émissions comme « Les Grandes Gueules ». Est-ce que c’est volontaire ? Est-ce de la provocation ou bien simplement pour faire réagir les gens ?
A.W. : Non. Il n’y a pas d’instructions pour être racoleur, c’est surtout pour une liberté. Je crois que l’émission Les Grandes Gueules est assez emblématique. C’est vrai qu’elle peut surprendre certains initiés peut-être un peu conservateurs et qui sont habitués à d’autres schémas, mais, souvent, je dis que la radio n’est pas un média, mais que c’est la vie. Dans le sens où, grâce à la radio, nous permettons à des gens de se réunir, plutôt que de les laissés isolés dans leur coin. L’émission Les Grandes Gueules c’est ça. Autour d’une table, il y a des gens qui sont libres et qui commentent l’actualité, éventuellement avec des auditeurs. Ils le font comme ils le feraient dans la vie réelle. Donc, je ne crois pas qu’ils tiennent des propos différents que les propos qu’ils pourraient tenir s’ils dînaient entre amis, sans qu’il y ait de micro.

RA : Vous voulez dire que c’est quelque chose de moins institutionnalisé que ce qu’on peut entendre sur Radio France ?
A.W. : Pas particulièrement Radio France, mais ce qu’on peut entendre en général dans les médias. Parce qu’il y a une tradition. Finalement, c’est assez récent les changements dans les radios. Les radios d’information sont en train de se bouger, mais je ne pense pas que Radio France soit plus institutionnelle que d’autres radios d’information.

RA : Le phénomène marquant, c’est la poursuite du rajeunissement de l’audience de RMC…
A.W. : Oui. Nous sommes toujours jeunes. De plus en plus jeunes, surtout comparativement à nos concurrents directs. Nous avons 62% d’actifs et 53% de moins de 50 ans. C’est vraiment la poursuite, la refondation complète de l’auditoire de RMC, même si nous n’avons pas perdu les auditeurs les plus traditionnels.

RA : Vous avez le détail des résultats dans le Sud ?
A.W. : Oui. Nous progressons dans le Sud aussi, ce qui est bien. Ca veut dire que nous n’avons pas atteint des sommets infranchissables dans le Sud de la France. Notre progression se fait à la fois dans le Sud et à la fois dans le Nord de la France, avec un potentiel qui reste important à Paris, mais aussi évidemment dans le Nord. Nous venons de démarrer Lille, mais nous n’avons évidemment pas encore les résultats du tout récent lancement de RMC dans le Nord.

RA : Avez-vous prévu des opérations spécifiques pour développer la notoriété de RMC dans le Nord et à Lille en particulier ?
A.W. : Oui. Nous ferons des choses importantes pour accélérer notre implantation dans le Nord de la France. Nous lancerons très prochainement une grosse opération de déplacement de l’antenne et de communication dans le Nord de la France.

RA : De manière générale, vous disiez que le contexte pour la radio est difficile, y compris pour les généralistes, à quoi cela tient ? Ce sont des nouvelles habitudes de consommation qui sont en train de se développer ?
A.W. : Non. Je ne crois pas du tout que la radio est en cause. Sur une vague, on ne peut pas en tirer grand-chose. La tendance qui est visible, c’est la baisse de la durée d’écoute sur les musicales. En part d’audience, d’ailleurs, les généralistes se portent bien, puisque l’ensemble de la « famille » généraliste progresse en un an, alors que les musicales baissent. Mais vous verrez que les généralistes et les radios talk, rattraperont les radios musicales en part d’audience dans les années qui viennent parce que la tendance va être inversée. Les musicales vont souffrir de l’arrivée d’autres outils comme le MP3, alors que les radios qui sont dans l’info et qui parlent sont à l’abri de ce phénomène là. C’est bien pour RMC. C’est d’ailleurs aussi très bien pour BFM TV, parce qu’il y aura aussi le même phénomène pour les télés d’information. Dans le futur, les télé musicales vont aussi souffrir de tout ce qui est téléchargement etc…

RA : BFM TV démarre à la fin du mois. Est-ce qu’il y aura des synergies entre les différentes rédactions au niveau du groupe ? Comment ça va fonctionner ?
A.W. : Effectivement, il y aura des synergies. Notamment sur le terrain en région, où nous voudrions lancer des expériences pour créer des fonctions de reporter multimédia. Cela pourra permettre à des reporters sur le terrain, à la fois de ramener le son et l’image. C’est une façon pour nous de développer des synergies. C’est aussi une façon pour nos collaborateurs d’enrichir leurs fonctions et de découvrir la dimension de l’image. C’est quelque chose d’enthousiasmant pour tout le monde.

RA : Donc, globalement, c’est une bonne dynamique pour vous…
A.W. : Oui. C’est une très bonne dynamique. C’est très satisfaisant et très encourageant au moment où on lance la télé. Ca nous donne confiance, même si évidemment, on restera très prudents, à la fois dans la radio parce que rien n’est acquit définitivement, et puis pour la télé, ce sera dur, parce qu’on s’attache à une mission de titans. Mais je suis très serein sur le fait qu’on réussira.

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