Après avoir traversé une zone de turbulences en début d’année 2011 qui s’était traduite notamment par les départs de Marc-Olivier Fogiel, Nicolas Demorand et Dominique Souchier, puis l’éviction de Jean-Marc Morandini de la tranche d’information de la mi-journée, Europe 1 est secouée par une crise de confiance de la rédaction envers la direction de la station. La Société Des Rédacteurs (SDR) d’Europe 1, d’ordinaire plutôt discrète, a publiquement exprimé « son inquiétude et malaise à l’annonce d’un nouveau changement brutal à la tête de la rédaction ». Nommée directrice de l’information en mars 2011, Arlette Chabot va en effet devoir céder sa place à Fabien Namias, transfuge de France 2 en juillet prochain. Outre ce bouleversement à la tête de l’information, la SDR s’est inquiétée de la politique éditoriale menée par Denis Olivennes, PDG de la station, et de la stabilité de la station. « Denis Olivennes s’était posé en garant de la stabilité à son arrivée. À la fois dans les équipes dirigeantes et sur l’antenne », explique la SDR d’Europe 1.
« Résultat : un nouveau directeur est nommé au bout d’un an et sans explication convaincante malgré les sollicitations de la rédaction. Il sera le 8ème en sept ans à la tête de la rédaction », déplore la SDR. Elle s’est également alarmée des nombreux mouvements intervenus sur la grille des programmes ces derniers mois. « Les changements de grille à répétition au cours de la saison donnent parfois d’une navigation à vue et poussent les journalistes à s’interroger sur la stratégie poursuivie », indique la SDR. « Loin de la stabilité promise, ces changements sont déstabilisants pour les auditeurs », souligne la SDR. La SDR s’est par ailleurs émue de « la tendance à se tourner de plus en plus vers des intervenants extérieurs pour décrypter ou commenter l’actualité ». Enfin, la SDR a dénoncé « l’interventionnisme » de la direction et a souhaité rappelé « son souci d’indépendance éditoriale et son souhait réitéré qu’aucun invité ne lui soit suggéré ou fortement conseillé, a fortiori lorsqu’il s’agit d’un annonceur ». La Société Des Rédacteurs a ajouté qu’elle attend « des réponses concrètes pour rétablir une relation de confiance ».
