Radioactu : France Info gagne 0.1 point en AC sur un an (à 8.1%AC) et affiche une stabilité en PDA (à 3.4%). Comment avez-vous accueilli ces résultats ?
Laurent Guimier : Nous sommes contents par rapport à ce que nous attendions. Réaliser une hausse de 0.1 point sur un an ne nous était pas arrivé depuis trois ans. L’équipe est contente car elle attendait cela depuis trois saisons. Nous constatons que cette hausse est homogène sur toute la journée et toute la semaine : aucune tranche ne « performe » spécialement en laissant les autres dans le chaos. Notre hausse est raisonnable, mais elle s’applique à toutes les tranches d’information mises en place. Je pense que le réflexe info et l’offre d’information que nous avons – qui est identique du matin au soir du lundi au dimanche – trouve son public à tout moment.
Radioactu : On a l’impression que vous êtes rassuré de ne pas perdre d’auditeurs. Est-ce le cas ?
Laurent Guimier : Je ne suis pas d’un naturel inquiet. Je suis surtout heureux par rapport à l’équipe que j’ai rejointe il y a huit mois, qui attendait depuis trois ans d’avoir un sondage positif d’une année sur l’autre. L’équipe est rassurée. En tout cas je suis rassuré d’apporter la preuve que la montée en puissance de l’information en ligne (sur internet, les réseaux sociaux…) n’a, au fond, rien à voir avec les performances d’audience de France Info. Nous avons trop pensé qu’à cause de ces supports, France Info était condamnée à descendre. En cela, ces sondages sont donc très rassurants sur la stratégie que nous menons et sur la pérennité de France Info.
Radioactu : L’actualité du mois de janvier a été brûlante. Estimez-vous avoir géré ces urgences correctement ? Est-ce que cela pourrait être profitable pour les futures audiences ?
Laurent Guimier : Concernant l’audience, je ne sais pas. Ce n’est pas le moment d’en parler malgré l’explosion de nos audiences numériques, comme cela a été le cas pour tous les médias d’information en direct. Nous verrons ce que cela donnera le 15 avril, mais je ne souhaite pas en parler. Pour le moment, chez France Info, nous sommes à l’heure du débrief sur le contenu et sur ce que nous avons produit, non pas sur le nombre de gens qui nous ont rejoints. Nous sommes satisfaits de la façon dont nous avons traité l’information. Selon les procédures strictes de vérification de l’info que nous avions mises en place (toute information, d’où qu’elle vienne, y compris d’une agence de presse, est vérifiée deux ou trois fois par la rédaction de France Info), nous n’avions pas dit de bêtise à l’antenne. Nous ne disons pas avoir été meilleurs que les autres, mais nous savons que nous n’avons pas fait de bêtises. Cela est très important par rapport à ce qu’est France Info : nous sommes la chaîne d’information du service public de l’audiovisuel, il est évident que les chaînes d’info vont beaucoup se faire critiquer dans les jours et semaines qui viennent. Notre travail à France Info est de faire en sorte de prouver que nous pouvons être une chaîne d’information et produire du contenu de qualité en temps réel à tout moment. Pour moi, il n’y a pas de dichotomie entre faire de l’info en continu et produire de la qualité. C’est ce que nous essayons de faire ; l’actualité, c’est avant tout ne pas faire d’erreur.
