Aujourd’hui, tu débutes une nouvelle carrière en Europe… Qui es-tu vraiment ?
Je suis Hawksley Workman. Je viens d’ailleurs (rires). Plus sérieusement, je suis Canadien. J’ai grandi à la campagne avec ma famille et maintenant je vis en ville.
Comment es-tu devenu chanteur ?
Mon père était batteur. Il y avait toujours beaucoup de musique à la maison. Ca a vraiment été naturel pour moi de prendre des instruments et de jouer de la musique. Vivant à la campagne, je n’avais pas beaucoup d’autres distractions, je m’y donc suis mis. Je joue de la batterie, de la guitare, du piano et de la bass. Mes parents m’ont toujours encouragé dans tout ce que je faisais, c’était très important pour moi.

Tu es souvent comparé à Beck, David Bowie ou Jeff Buckley, n’est-ce pas un peu dur à la longue ?
Quand on démarre, et qu’on est nouveau on est toujours comparé. Les gens aiment te coller une étiquette. Honnêtement, je préfère être comparé à des artistes de renom, c’est plus flatteur (rires).

Quelles sont tes influences ?
C’est très mélangé. Mon cerveau est une vraie éponge à musique. Quand j’étais plus jeune, mon père achetait beaucoup d’albums, essentiellement les disques de la Motown ou de la pop des années 60. J’aimais bien ce que faisait Michael jackson jusqu’à son titre « Thriller ». Etant batteur, j’ai un bon sens du rythme. C’est surtout ça qui m’influence. Tu vois, par exemple, au printemps dernier, je suis allé en Amérique Centrale, j’ai vraiment ressenti que leur culture et leur climat transpirait à travers leur musique.

Quels artistes apprécies-tu en ce moment ?
A vrai dire, je n’ai pas beaucoup le temps d’écouter de la musique en ce moment. Mais il y a des artistes que j’apprécie, par exemple le groupe canadien The Wooden Stars ou John Southworth.

Tu es auteur, compositeur, interprète et producteur de tes albums. Pourquoi as-tu voulu bosser seul ?
C’était moins cher de tout faire moi même (rires). Je n’avais pas beaucoup de moyens. J’ai préféré tout enregistrer seul que de pas pouvoir payer correctement mes collaborateurs. J’ai été moi même musicien et je sais ce que ça fait d’avoir l’impression d’être mal payé. Je ne veux pas imposer ça à mon entourage. De plus, j’aime bosser vite et si j’avais travaillé avec du monde, j’aurais perdu du temps. Pour moi, le plus important, était de garder à tout prix l’essence de ma musique.

En écoutant tes chansons, on a l’impression que tu vis dans un monde à part. Dans quel état d’esprit écris-tu tes textes ?
Mon état d’esprit (rires). En fait, je ne me dis pas qu’il faut que je sois trite, heureux ou en colère pour écrire. J’écris tous les jours, et tout ce qui peut m’arriver m’inspire. Les être humains sont très interessants par exemple. Nous pensons tous que nous sommes bons, intelligents etc… et pourtant. Je pense que d’avoir grandit à la campagne, et d’avoir ensuite vécu en ville, m’a beaucoup servi. Je constate sans arrêt le clash qu’il y a entre ces deux modes de vie et de pensée. Quoi qu’il en soit, j’essaye toujours de me centrer sur la beauté, l’amour et le bien, contrairement à ce qui se fait généralement dans la pop et le rock nord-américain.

Dans ton premier album tu mélanges différents styles de musique. Est-ce parce que tu ne veux pas être classé dans un style particulier ?
Quand j’ai fait mon premier album, je voulais qu’il soit très différent de ce qui se faisait déjà. Qu’il y ait différentes sonorités, différents styles. Que les gens qui l’écoute sentent que tout peut arriver. Mais je n’ai jamais rien fait vraiment consciemment. J’ai juste essayé de laisser les choses venir d’elles-même. J’aimerais que chacun de mes futurs albums soit aussi différents, pour créer la surprise à chaque fois.

Ton nouvel album « (last night we were) The delicious wolves » sort en France le 16 Octobre, quelles évolutions as-tu voulu y apporter par rapport au premier ?
Il est un peu plus confidentiel, et un peu moins éparpillé que le premier. Il y aura toujours différents styles musicaux mais ca sera un peu plus homogène. Le premier était plus idéaliste, le second sera plus centré sur le corps et sur le sexe, célébrant la vie sur terre.

En tant que Canadien, est-il important pour toi de conquérir le vieux continent ?
C’est important pour moi. J’aime venir ici. Je pense que ma musique peut séduire les européens. Pour moi, c’est naturel que mon album soit vendu ici. Beaucoup d’artistes souhaitent voir si leur musique est appréciée par d’autres cultures. Souvent, les gens croient que les canadiens sont plus proches des américains que des européens, mais c’est faux. Les américains sont très différents de nous.

Parles-nous du livre que tu as écrit « Hawksley burns for Isadora ».
Il n’est disponible qu’au Canada. Ce sont des lettres d’amour que j’ai écrit à une jeune fille qui sort de mon imagination. J’avoues que c’est assez étrange mais c’est une sorte de sirène, mère et amante… Il se vend bien au Canada. Je n’aurais jamais imaginé qu’il aurait autant de succès. Mais je ne pense pas qu’il sera traduit, car la poésie ne se traduit pas très bien. Ca casserait le rythme et les sons que j’ai voulu y mettre.

Tu as produit des titres pour des artistes tels que Sarah Slean, The Cash Brothers et Tegan and Sara, que penses-tu leur avoir apporté ?
Les gens aiment bosser avec moi parceque je suis passionné par tout ce que je fais. J’aime tout particulièrement capturer des moments donnés pour en faire des chansons. Je leur dit de ne pas chercher la perfection, et je les encourage à être eux-mêmes. Je pense que pas mal d’artistes se posent trop de questions, et oublient le côté artistique et la spontanéité. Je les encourage à laisser la musique venir à eux plutôt que de se forcer. C’est la même chose lorsque tu as des enfants. Par l’éducation que tu leur apportes, tu peux leur imposer une personalité ou les laisser être eux-mêmes. Moi j’ai fait le deuxième choix.

Quels sont tes projets ?
En dehors de la sortie de mon nouvel album, je suis en tournée en Europe et au Canada. Je n’ai pas encore commencé l’écriture d’un autre livre ou d’un nouveau CD, car je n’ai pas le temps. Mais une chose est sûre, j’écrirais d’abord un album.

À lire également

Radio Campus Besançon relance son concours régional de podcast étudiant

Radio Campus Besançon relance son concours régional de podcast étudiant

Radio Campus Besançon lance sa 5e édition du concours régional de podcast étudiant, ouverte aux étudiantes et étudiants de Bourgogne-Franche-Comté. Le thème « le courage » offre un terrain d’expression créative, et les lauréats verront leurs productions diffusées sur les ondes et récompensées jusqu’à 500 euros. Les candidatures sont ouvertes du 15 février au 15 mai 2025.

Lire cet article
Logo de Radio Actu, site d'actualité autour de la radio, du podcast et de l'audio digital