Le 2 février 1933, deux bonnes, les soeurs Christine et Léa Papin, assassinent sauvagement au Mans leur patronne, Germaine Lancelin, et sa fille Geneviève. Pourquoi ce geste alors que les soeurs étaient au service des Lancelin depuis sept ans ? Quelle était la vie des bonnes et de ces notables de province. La justice a en sa possession l’arme du crime, les aveux des coupables, mais qu’en est-il du mobile ? Les domestiques accablées d’humiliations auraient tué leur patronne et sa fille pour une menace ou une brimade de trop ? Parce qu’elles auraient découvert la liaison incestueuse de Léa et Christine ? Le crime est atroce, d’une violence inouïe. La barbarie de l’acte est, en soi, le reflet de la démences des bonnes.
En juillet 1992, les avocats de la Conférence du stage refont le procès des soeurs. Des assises « grandeur nature », reconstituées au Palais de Justice de Paris, au cours d’un psychodrame qui avait pour vocation de mesurer -à l’aune des connaissances scientifiques, médicales et sociales de 1992- l’évolution de 60 ans de justice française.
Aujourd’hui, 67 ans après les faits, cette histoire suscite toujours autant de curiosité et de fascination. Jean-Pierre Denis a réalisé un film tiré de cette affaire, « Les blessures assassines », sur les écrans le 22 novembre. A la même date sortira le documentaire « En quête des soeurs Papin », réalisé par Claude Ventura.
A cette occasion, France Inter consacrera plusieurs émissions à cette affaire.
Mardi 21 novembre :
-Philippe Bertrand, dans « Trafic d’influences » (9h-10h) reçoit Sylvie Testud et Julie-Marie Parmentier, qui interprètent les soeurs Papin dans le film de Jean-Pierre Denis « Les blessures assassines »
Dimanche 2 décembre :
-Robert Arnaut, dans « Histoires possibles et impossibles » (13h20-14h), France Inter diffusera « Le crime des Soeurs Papin », un reportage de Michèle Billoud au Mans. Elle y a rencontré des historiens, des journalistes, a vu la maison des Lancelin, a rencontré Paulette Houdyer, auteur d’un livre sur cette affaire et qui a rencontré Léa avant sa mort. C’est l’ambiance, le mystère, la fascination et l’atmosphère oppressante qu’elle rend dans ce reportage.