Cette prise de position est motivée par « les positions explicitement protectionnistes des autorités allemandes en ce qui concerne leur propre secteur radiophonique. » Président du Conseil de surveillance de NRJ Group, Jean-Paul Baudecroux a adressé un courrier à Dominique Baudis, président du CSA et à Hubert Védrine, Ministre des Affaires Etrangères, pour les informer des déclarations officielles du Ministre Président du Land de Rhénanie-Palatinat, Kurt Beck, par lesquelles celui-ci affirme, au sujet des fréquences FM Allemandes : « si les fréquences FM devaient être attribuées indifféremment à toutes les entreprises de radio européennes, nous n’entendrions plus bientôt rien d’autre que des programmes Finlandais, Portugais ou Grecs ».
Le Ministre Président du Land ajoute également que « les grands groupes médias réalisant des programmes selon un marketing conçu pour toute l’Europe, obtiendraient clairement un avantage », Kurt Beck affirmant « quil ne saurait accepter une telle situation ». NRJ Group souligne que ces déclarations, qui ont fait l’objet d’un communiqué de presse, accompagnaient la réponse adressée à la Commission Européenne par l’Etat Fédéral Allemand, après « l’avis motivé » qui lui a été adressé au sujet de pratiques jugées discriminatoires, et qui ont valu au groupe NRJ le retrait des fréquences qu’il avait acquises en Rhénanie-Palatinat.
Le groupe de Jean-Paul Baudecroux considère que ces propos, émanant du plus haut responsable politique allemand sur les questions de communication, Kurt Beck étant également, au niveau fédéral, Président de la Commission pour la Radiodiffusion des Länder, constituent « un plaidoyer explicite contre les principes de liberté détablissement et de libre prestation de services, en vigueur en Europe dans le secteur audiovisuel comme dans tous les autres, conformément au Traité de l’Union ». « Pourtant, poursuit NRJ Group, c’est au nom de ces mêmes principes communautaires que le groupe Bertelsmann est devenu l’un des tous premiers groupes média en France, occupant la première place dans le secteur de la radio et une place prépondérante dans les secteurs de la télévision et de la presse. »
Cette prise de position protectionniste de Kurt Beck, contraire aux principes communautaires, intervient alors que le groupe Bertelsmann saisissait le CSA pour prendre le contrôle total de RTL Group, actionnaire à 100% du premier groupe radio français (RTL) et actionnaire prépondérant de la chaîne de télévision M6, dont lautorisation est de surcroît en cours de renouvellement au CSA.
Compte tenu de cette violation manifeste de la réciprocité dans l’application des principes communautaires en matière audiovisuelle, le groupe NRJ a solennellement demandé le gel du dossier de prise de contrôle par Bertelsmann des actifs de RTL Group en France. NRJ Group demande que « cette mise en suspens dure tant que le gouvernement fédéral Allemand n’aura pas clairement affirmé que les principes communautaires au nom desquels un groupe comme Bertelsmann peut se développer librement en France, sont également en vigueur sans restrictions et sans réserves pour des groupes audiovisuels européens non-allemands sur le territoire de la République Fédérale d’Allemagne. »
NRJ Group possède 4 stations en Allemagne (Münich, Berlin, Nüremberg et Hamburg).