Cette lettre fait suite à la mise en demeure du CSA aprèsla diffusion de propos tenus par des animateurs et des auditeurs de Skyrock lors de commentaires en direct des images de l’émission Loft Story. Le PDG de Skyrock souligne que le CSA s’appuie sur une synthèse d’écoute ramenant à deux pages de texte 9 jours d’antenne, soit 216 heures de direct. Pierre Bellanger considère que cette mise en demeure est contestable « sur le fond et sur la forme ». Il estime que « les droits élémentaires de la défense sont ignorés. Nous n’avons pas eu accès aux pièces établies par construction, poursuit-il. C’est un journaliste bienveillant qui nous les a envoyées, choqué par la manoeuvre du CSA. Nous n’avons pas été préalablement entendus, ni pu nous défendre dans un débat public et contradictoire. Le CSA a, seul, dans le secret, prouvé, jugé et condamné ». Pierre Bellanger souligne la gravité de la mise en demeure dont Skyrock fait l’objet, la qualifiant de « condamnation » et donnant « tout pouvoir au CSA pour procéder à un retrait de l’autorisation de la radio ».
Pierre Bellanger explique également que « l’interpération du CSA est contestable. Elle ne s’attache qu’à l’aspect réaliste des propos et néglige leur second degré, leur humour, leur côté « blague Carambar » d’une bande de copines et de copains commentant une émission devant leur télévision. Or, ce sens de la déconnade est bien clair pour les auditeurs de la nouvelle génération qui en décodent parfaitement le sens et y voient seulement une occasion de rire ». Soulignant l’inégalité de traitement de Skyrock par-rapport à M6, Pierre Bellanger estime que « le CSA ménage le fort et frappe le faible, mais de surcroît, en condamnant les animateurs et les auditeurs de Skyrock pour la liberté de leurs propos, aussi crus soit-il, condamne plus qu’une radio : c’est une génération entière qui devient la cible du CSA (…) Skyrock dérange et choque le CSA depuis toujours. Cela ne lui donne ni le droit de la censure, ni le droit de nous baillonner ».
Le PDG de Skyrock a décidé de ne pas changer la ligne éditoriale de Skyrock, et « de rester libre et de continuer de laisser les auditeurs s’exprimer librement à l’antenne ». Soulignant la « maitrise » de l’antenne, Pierre Bellanger explique que « seuls notre rigueur et nos valeurs de respect et de rejet de la violence nous permettent de faire une radio libre comme l’est Skyrock ». Appelant ses auditeurs et l’ensemble des médias à soutenir à Skyrock, Pierre Bellanger souhaite « faire comprendre à un CSA inquiet le décalage terrible qui existe trop souvent entre les pouvoirs publics et la nouvelle génération ». Il estime que ce soutien est « déterminant pour préserver la liberté d’expression ».
