Cet accès pourrait être autorisé par une éventuelle modification du décret du 27 mars 1992. Cette situation a été évoquée par Philippe Gault, président du Syndicat Interprofessionnel des Radios et Télévisions Indépendantes (SIRTI) qui a été reçu mercredi 12 juin à Matignon, par le conseiller en charge des médias dans le cabinet de Jean-Pierre Raffarin, Patrick Raude. Le SIRTI souligne que cette réglementation française fait l’objet d’interrogations des autorités européennes, du point de vue de la liberté des services. Le SIRTI estime que « la réglementation du marché publicitaire est un des supports de la diversité des opérateurs radiophoniques en France, du pluralisme de l’information, de l’accès du public à la musique et de la découverte des nouveaux talents, tous besoins du public qui sont également protégés par le droit européen ». Le syndicat rappelle « l’économie étroite » de la radio, tandis que les radios privées ne bénéficient d’aucune aide publique, contrairement par exemple à la presse écrite.
D’après une étude Initiative Médias publiée par CB News, en cas d’accès du secteur de la grande distribution à la publicité TV, les radios et leurs régies perdraient quelque 130 millions d’euros de recettes publicitaires, soit 20% de l’ensemble de leurs ressources. Le SIRTI estime qu’un tel transfert de ressources affaiblirait le secteur des radios indépendantes tout en relançant la concentration de la profession radiophonique au niveau national et menacerait le secteur des radios privées « d’une complète dépendance vis à vis des groupes multimédias investis en télévision ». Le SIRTI invite le gouvernement à engager une concertation approfondie entre toutes les parties concernées, comme préalable à toute évolution éventuelle.