Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a auditionné le mardi 17 juillet 2001, à l’occasion de l’examen du bilan 2000 de Radio France, M. Jean-Marie Cavada, président de cette société, accompagné de M. François Desnoyers, directeur général délégué chargé de la stratégie et du développement des produits et des services, M. Claude Norek, directeur général délégué à la gestion et à la production, M. Patrick Pépin, directeur général adjoint chargé des antennes locales et de l’action régionale, M. Sylvain Anichini, directeur général adjoint chargé des techniques et des technologies nouvelles et M. Didier Tourancheau, directeur général adjoint chargé du développement social et des ressources humaines.
1. Situation financière et structures
Le bilan économique et financierde Radio France pour l’exercice 2000 est marqué par un retour à l’équilibre de ses comptes, qui présentent un bénéfice de 1,7 MF contre un résultat nettement déficitaire l’année précédente ( 39 MF). Ce rétablissement trouve notamment son origine dans la diminution des provisions pour risques et charges (- 52MF en 2000) que la société a dû constituer en 1999 pour lui permettre de poursuivre son plan de modernisation. Etablies à 2 698 MF (contre 2 588,5MF en 1999), les ressources publiques constituées de la seule redevance, progressent de 109,5 MF (soit + 4,2 %, contre + 2 % en 1999), représentant 85,7 % des ressources de la société (83,8 % en 1999) et 91,2 % du chiffre d’affaires (91,1 % en 1999). Les recettes de publicité et de parrainage restent stables (158,4 MF) représentant 5 % des ressources de la société. Les autres produits d’exploitation (ventes et prestations de service) affichent une progression de 9,6 %, en s’établissant à 102,8 MF. Les charges enregistrent une progression moins importante qu’en 1999. Toutefois les dépenses de personnel, qui atteignent 1,701 milliard de francs, augmentent de 7,5 % représentant 54,1 % du total des charges. Cette hausse est due essentiellement aux effets de la réduction dutemps de travail et à des mesures de réduction des disparités et d’intégration de personnels. L’année 2000 a été marquée par la mise en oeuvre du deuxième plan de réforme de la société depuis la nomination de son actuel président, le Plan Bleu, réforme visant à rationaliser et réorganiserles réseaux régionaux et multivilles de Radio France : d’une part, les 38 radioslocales et Radio Bleue ; d’autre part, les réseaux le Mouv’ et FIP, dans une redistribution globale des fréquences entre ces différents programmes. En 2000, Radio France a poursuivi la restitution de fréquences non utilisées. Radio France disposait en fin d’année 2000 de 2524 fréquences dont 424 non utilisées contre 500 en 1999, ce qui aamélioré la fluidité dans la gestion des fréquences.
2. Programmes et audience
L’année 2000 aura été une année de consolidation et d’ajustements limités en ce qui concerne les programmes de France Inter, France Culture, France Musiques et France Info mais une année de remaniement beaucoup plus ample, notamment à l’échelon régional et local, à l’occasion de la mise en oeuvre du Plan Bleu.
Il s’agit essentiellement du démarrage, le 4 septembre, du programme généraliste de proximité France Bleu, tête de pont du réseau, créé à partir de l’absorption/fusion de Radio Bleue et des locales ainsi que des nouvelles orientations données à la radio jeune Le Mouv’, appelée à être diffusée sur des villes universitaires. Au delà d’un renforcement général de l’information et d’une augmentation de la part accordée à la musique vivante dans la programmation musicale des chaînes (notamment France Inter, France Musiques, Le Mouv’), les antennes ont plus fréquemment organisé leurs programmes autour d’événements de portée internationale, nationale ou régionale.
Dans le même temps, la proximité avec les auditeurs a été accentuée à travers la programmation en plus grand nombre de séquences interactives, d’opérations de décentralisation et d’émissions enregistrées à l’extérieur et en public.
De même le groupe a mené sur ses différentes antennes une plus grande ouverture, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelon régional, aux acteurs de la vie sociale et culturelle locale (associations, anonymes, jeunes créateurs..). Le Conseil a constaté le respect par la société de l’ensemble des dispositions de son cahier des missions etdes charges en 2000. La chanson d’expression française est restée majoritaire dans les programmes de variété pris dans leur ensemble. Les oeuvres musicales ont bénéficié d’un niveau de diffusion plus important que l’année précédente, notamment sur les antennes nationales, avec une diversification plus importante des genres représentés à l’antenne. S’agissant de la création musicale, les oeuvres d’origine nationale sont restées prépondérantes sur France Musiques et France Culture. En revanche, le nombre de créations diffusées à l’antenne ainsi que le nombre de commandes passées par la société à des compositeurs est en retrait par rapport à 1999. Les efforts effectués en matière de programmes se sont traduits par des audiences en hausse certes limitée, mais en constante évolution.
Ainsi le groupe Radio France a enregistré un gain de 0,9 point par rapport à l’année précédente soit 28,2 % (contre 27,3 % en 1999). Cette situation s’explique pour l’essentiel par une hausse significative de l’audience de France Info (11,5% contre 10,7 % en 1999). Avec respectivement 11,5 % et 1,6 %, les audiences de France Inter et de France Musiques sont restées stables. Le taux d’écoutede France Culture s’est légèrement tassé tandis que celui du Mouv’ a presque doublé en un an à Toulouse et à Angers. L’audience de France Bleu a, quant àelle, été de 6,2 % en septembre-octobre et de 6,5 % en novembre-décembre. Enfin Radio France a poursuivi l’expérimentation et l’usage des nouvelles technologies (RDS-DAB Radio numérique, satellite, câble,téléphonie mobile) et a étendu le recours au réseau informatique mondial Internet pour la transmission de ses programmes et de ses services. France Info est passée au tout numérique au printemps 2000. Le président Jean-Marie Cavada a brossé un tableau complet de la stratégie engagée par le groupe Radio France au cours de ces deux dernières années, évoquant notamment l’autonomie des principales chaînes du réseau, la mise en place du Plan Bleu, les nouvelles orientations données à la politique musicale axée davantage sur l’ouverture vers de nouveaux publics et vers d’autres univers musicaux, ainsi que le développement du multimédia et des nouveaux services proposés sur Internet et la numérisation et la modernisation de l’outil de production. Il a également confirmé sa volonté de développer une politique de marque pour chacune des stations du groupe Radio France. Le président de Radio France a par ailleurs fait état de ses efforts en matière de rénovation sociale de l’entreprise, dans un souci constant d’amélioration de la productivité de l’entreprise, condition indispensable au maintien de la place du service public dans un univers radiophonique en grande mutation.
19 juillet 2001Communiqué n° 454 du 19 juillet 2001