Au nom de la CFDT Radio-TV, Patrick Delahaye, délégué syndical BFM a expliqué à RadioActu que son syndicat avait « un à priori négatif sur le projet présenté par Alain Weill ». Ce projet, explique Patrick Delahaye, prévoit « le démembrement du réseau BFM dans des conditions inacceptables ». Alain Weill envisagerait en effet de basculer 6 des 17 fréquences de BFM sur RMC Info afin de compléter la couverture de cette dernière sur le Nord et l’Est de la France.
Par ailleurs, si effectivement chacun des deux projets prévoit environ 80 licenciements, la CFDT Radio-TV rappelle que seuls des emplois de journalistes seront conservés par Alain Weill, tandis que le projet de Denys Didelon comprend des emplois de journalistes et des postes administratifs. Dans ce contexte, Patrick Delahaye estime que « seul le projet de Denys Didelon est de nature à assurer la pérennité de BFM ». D’un point de vue financier, le projet d’Alain Weill prévoit 3.1 millions d’euros pour la SERF et 150 000 euros pour BFM Satellite, tandis que Denys Didelon, soutenu par Lagardère Active via la SA Radiofina, prévoit 1.6 million d’euros pour la SERF et 1 millions d’euros pour BFM Satellite. Cependant, au-delà des chiffres avancés par chacun des deux repreneurs, la CFDT Radio-Tv estime le projet de Denys Didelon, s’il « mérite d’être amélioré », offre des « conditions humaines acceptables ». En effet, chacun des deux projets prévoit une clause de cession donnant aux salariés qui le souhaitent de quitter l’entreprise après la nomination du repreneur par le Tribunal de Commerce. Le projet d’Alain Weill prévoit une clause de cession 8 jours et le montant des indemnités sera défalqué sur le budget alloué à BFM Satellite, explique la CFDT Radio-TV, tandis que Denys Didelon prévoit une clause de cession d’environ un trimestre et des indemnités par salarié comprises entre 6 et 8 mois de salaire.
Au final, Patrick Delahaye explique que la CFDT Radio-TV soutien le projet présenté par Denys Didelon et exprime son inquiétude quant aux conditions humaines du projet d’Alain Weill. Le syndicat rappelle que RMC Info a été assignée en justice par la CFDT et le SNJ pour « délit de marchandage de main d’oeuvre », RMC Info aurait en effet employé une trentaine de journaliste pigistes dans l’une de ses filiales sans leur offrir leur statut de journalistes. Pour sa part, le CSA rendra son avis à l’issue de la séance plénière qui aura lieu ce mardi 17 septembre, tandis que le Tribunal de Commerce de Nanterre se prononcera le 26 septembre prochain.