Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a procédé à l’audition de M. Jean-Paul Cluzel, président de Radio France internationale (RFI), entouré des principaux dirigeants de cette société, à l’occasion de l’établissement de son bilan pour 1999.
L’année 1999 se caractérise pour RFI par une série de bons indicateurs: une situation financière maîtrisée, des moyens de diffusion élargis, une offre de programmes enrichie et une audience en progression.
Situation financière maîtrisée d’abord, car malgré le déclin sensible de ses recettes publiques et donc de son chiffre d’affaires, l’abandon au 1er janvier 1999 de la diffusion sur d’anciens émetteurs ondes courtes a permis à la société de voir ses charges se réduire de 43 millions de francs et de dégager, pour la première fois depuis 1995, un résultat comptable positif de 321 511 francs.
Même si elles conservent un caractère marginal dans le financement de RFI, les ressources publicitaires et de parrainage augmentent de 15%, à 13,4 millions de francs. A l’inverse, il convient de noter que les charges de personnel, établies à 320,6 millions de francs en 1999, affichent aussi une hausse, de 4,3%, représentant désormais 43,6% du total des charges. Cette équation implique qu’à terme RFI devra bénéficier d’un accroissement de ses ressources publiques.
Concernant les modes de diffusion, toutes les antennes de RFI sont sur le point d’être entièrement numérisées, et RFI utilise désormais 19 satellites et bénéficie de 35 reprises sur le câble. La diffusion hertzienne lui permet d’être diffusée intégralement dans 49 pays et partiellement dans 49 autres, pour un parc total de 632 fréquences. RFI a également augmenté ses capacités de réception sur le continent européen grâce à une montée sur le satellite de diffusion directe Astra 1C et a signé un important accord de diffusion directe par satellite avec Sky Brésil. De même la société a consolidé son implantation en Afrique francophone en couvrant les deuxième et troisième villes des pays où elle était déjà présente et a accru sa présence au Cambodge, au Canada, en Amérique du Sud et dans la région du Kosovo.
Depuis la création de ses deux sites Internet, RFI.fr et RFImusique.com, la société a encore renforcé, au cours de l’année 1999, son offre sur ce support en créant une nouvelle rédaction pilotée par son agence de presse rebaptisée MFI-Internet.
En ce qui concerne sa programmation, de nouveaux magazines ont été créés par la société qui a poursuivi le développement et la réforme de ses services en langues étrangères. Trois nouvelles émissions quotidiennes et quatre rendez-vous hebdomadaires ont été proposés cette année, consacrés respectivement à la culture, aux croyances et spiritualité, aux personnalités du siècle et à la musique.
Les dernières mesures d’audience effectuées par différents instituts français et étrangers montrent RFI souvent au premier rang des radios internationales malgré des paysages audiovisuels de plus en plus concurrentiels, que ce soit en Afrique ou sur les autres continents. Au plan national, son audience est également en progression sur la zone Paris Ile-de-France.
Pour ce qui est du respect des dispositions de son cahier des missions et des charges, Radio France internationale s’est correctement acquittée en 1999 de toutes ses obligations et notamment des missions spécifiques qui lui sont dévolues : promotion et diffusion à l’étranger de la langue et de la culture française, tout en marquant son caractère ouvert à l’ensemble de la Francophonie, association de ses programmes aux manifestations et événements francophones, promotion de la chanson d’expression française et francophone, vigilance sur la qualité de la langue française employée, programmation d’émissions d’enseignement et de perfectionnement du français, large information donnée dans le monde entier sur la vie politique, économique, scientifique et culturelle de la France, et diffusion d’émissions plus précisément destinées aux Français de l’étranger. Enfin, la société a rempli ses obligations en matière de coopération culturelle et technique, de fourniture de programmes enregistrés, d’éléments sonores et écrits.
Le rôle important qui est dévolu à Radio France internationale dans l’action audiovisuelle extérieure de la France est donc parfaitement rempli par cette société, à laquelle le Conseil a donné acte des résultats obtenus.
En réponse aux questions des Conseillers, le président Jean-Paul Cluzel a également abordé plusieurs points d’avenir : l’importance de maintenir un ancrage fort en Afrique tout en développant la présence de RFI dans les régions du monde où des efforts doivent être poursuivis : Europe occidentale, Amérique du Nord, sous-continent indien et Indonésie ; la perspective d’une offre plus homogène établie non plus en fonction des continents mais des fuseaux horaires, grâce à la souplesse et à la plus grande modularité permises par la numérisation ; enfin, la poursuite des efforts déjà entrepris par RFI dans le domaine des nouvelles technologies et notamment de l’Internet, si possible en synergie avec les autres acteurs de l’audiovisuel public français.
Le Conseil ne doute pas que ce bilan positif soit, pour Radio France internationale, un gage d’avenir et de perspectives, dès lors que des moyens financiers significatifs lui seraient affectés.
13 juillet 2000Communiqué n° 421 du 13 juillet 2000
