Ce week-end, le président américain Donald Trump a pris la décision radicale de démanteler Voice of America (VOA), une institution médiatique emblématique des États-Unis depuis 1942. Cette mesure s’inscrit dans une série de coupes visant plusieurs agences fédérales, suscitant une vive inquiétude quant à l’avenir de la liberté de la presse aux Etats-Unis.
Hier matin, plus de 1 300 employés de VOA ont été informés de leur mise en congé administratif, interrompant ainsi toutes les activités de diffusion. Cette décision découle d’un décret présidentiel signé la veille, ordonnant la réduction au minimum légal des opérations de l’U.S. Agency for Global Media (USAGM), l’organisme supervisant VOA, Radio Free Europe et Radio Free Asia.
La communauté internationale et les défenseurs de la liberté de la presse ont vivement réagi. Michael Abramowitz, directeur de VOA, a exprimé sa profonde inquiétude, soulignant que cette action marque un abandon du rôle historique des États-Unis en tant que défenseur de l’accès à une information libre. De son côté, Stephen Capus, président de Radio Free Europe a qualifié cette mesure de « cadeau massif aux ennemis de l’Amérique », estimant qu’elle affaiblit la position des États-Unis face aux régimes autoritaires.
Reporters sans frontières (RSF) a fermement condamné la décision, la qualifiant de rupture avec l’engagement historique des États-Unis en faveur de la libre circulation de l’information. L’organisation appelle le gouvernement américain à restaurer VOA et exhorte le Congrès ainsi que la communauté internationale à agir contre cette mesure sans précédent.
Cette décision intervient dans un contexte où l’administration Trump cherche à réduire la taille du gouvernement fédéral. Elon Musk, à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), a joué un rôle clé dans cette initiative, ayant déjà réduit significativement les effectifs et les programmes fédéraux.
La fermeture de VOA et d’autres médias publics américains à l’étranger pourrait affaiblir la position des États-Unis dans la promotion de la démocratie et de la liberté de la presse. Ces médias servaient de contrepoids démocratique dans des pays comme la Chine et la Russie, où les médias indépendants sont souvent muselés.