La journaliste a été interpellée par la police sur commission rogatoire de la juge antiterroriste parisienne Laurence Le Vert. Ihintza Arrieta est journaliste à Gure Irratia (« Notre Radio » en langue basque), une station associative installée à Bayonne. A titre personnel, cette journaliste est également secrétaire bénévole d’une association dont l’objet est l’assistance légale aux « familles des prisonniers basques » de l’ETA. Mère de famille, Ihintza Arrieta a été placée sous le régime de la garde à vue puis relâchée sans grief, indique le SNRL, organisation à laquelle adhère Gure Irratia. La journaliste été « très fermement « invitée » à titre de témoin, à assister à une perquisition faite au siège de son association ». La police lui a par ailleurs confisqué son matériel de reportage. L’équipe de la station s’est dite « choquée » par la procédure et a dénoncé « la manière dont s’est déroulée l’interpellation : alors qu’il suffisait d’envoyer une convocation, la police a préféré débarquer de manière violente ».
Une soixantaine de professionnels de la presse et de l’information, salariés et employeurs, se sont rassemblés pour témoigner « de leur soutien et de leur amitié à la collègue mise en cause ». Ils ont souligné sa « rigueur et son professionnalisme qui font l’unanimité à Bayonne ». Le SNRL (Syndicat National des Radios Libres) s’est pour sa part associer à l’inquiétude des responsables de Gure Irratia et de la presse locale. Le syndicat a par ailleurs attiré l’attention des magistrats instructeurs sur les dispositions spécifiques du Code de Procédure Pénale qui fixent précisément les limites d’une perquisition, en ses effets, visant une entreprise de presse et dans tout lieu ou s’exerce une activité professionnelle d’information. »Ces dispositions essentielles sont l’expression des garanties constitutionnelles relatives aux droits des personnes, et notamment celles des articles 7, 9 et 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen », a indiqué Emmanuel Boutterin, président du SNRL. Le syndicat a également souhaité « la plus grande circonspection dans la conduite des instructions » et entend qu’elle soient menées « avec le plus grand respect des personnels et des biens des entreprises ».