La nouvelle édition de l’étude maRadio.be (Vague 7, réalisée par Ipsos fin 2024-début 2025) brosse un tableau complet de la consommation radio en Belgique francophone. Malgré un recul de l’audience globale, la transition vers la diffusion numérique se confirme, surtout chez les jeunes générations.
Les données révèlent une baisse progressive du nombre total d’auditeurs, tout en constatant une montée en puissance du numérique. La FM reste, à ce jour, le mode d’écoute le plus répandu (51 %), tandis que le DAB+ et les autres canaux numériques (streaming, radio via TV) approchent désormais les 49 % de part de volume d’écoute.
Les moins de 35 ans, en particulier, favorisent les plateformes numériques, reléguant progressivement la diffusion hertzienne à un usage plus minoritaire. Chez les 12-24 ans, la proportion d’« exclusifs numériques » dépasse parfois les « exclusifs FM ».
Le DAB+ en tête des canaux numériques en Belgique
La radio numérique s’impose aujourd’hui comme une réalité incontournable :
- DAB+ : premier mode d’écoute numérique, grâce à sa simplicité et à sa qualité sonore.
- Streaming radio (sites/applications des stations et agrégateurs) : un levier de plus en plus utilisé, tiré par la notoriété de Radioplayer ou TuneIn.
- Radio via la TV : un mode apprécié à domicile, qui concurrence le smartphone et l’enceinte connectée pour l’écoute « at home ».
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Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte d’offre audio élargie, où le streaming musical et les podcasts prennent aussi de l’ampleur.
Des attentes fortes en matière de qualité de réception
L’étude montre que les auditeurs évaluent désormais leurs modes d’écoute sur des critères précis :
- Qualité de réception du signal, jugée primordiale.
- Qualité du son (voix et musique).
- Facilité à trouver un maximum de chaînes.
La FM reste un choix familial et rassurant, mais elle est souvent devancée par le DAB+ et l’écoute internet sur la satisfaction globale.
Radioplayer, agrégateur en plein essor
Si 52 % des auditeurs disent connaître le site ou l’application d’au moins une radio, 33 % seulement citent un agrégateur de stations (type TuneIn). Radioplayer se démarque cependant, avec 34 % de notoriété spontanée et 48 % de notoriété aidée. Les utilisateurs en sont, en outre, très satisfaits (96 %, dont 50 % « très ou extrêmement satisfaits »).
Un parc d’équipement encore limité
La transition numérique se heurte toutefois à un certain retard d’équipement :
- 33 % seulement disposent d’un autoradio DAB+.
- 26 % possèdent un récepteur DAB+ domestique.
- 22 % sont équipés pour la radio via internet (hors PC et smartphone).
Parmi les réticents, près d’un sur deux déclare ne pas envisager l’achat d’un nouveau récepteur dans un futur proche, faute de besoin jugé suffisamment convaincant.
La bascule numérique en ligne de mire
Pour les moins de 55 ans, la part d’écoute numérique dépasse déjà la diffusion hertzienne, ou s’en approche nettement. Les seniors restent, quant à eux, attachés à la FM, mais l’essor du DAB+ et du streaming pourrait conduire à un basculement définitif du paysage radio d’ici quelques années.
- La « bascule » numérique est imminente pour la majorité de la population 12-74 ans.
- Les acteurs de la radio sont appelés à innover, à soigner la qualité technique et la richesse éditoriale, tout en communiquant sur les atouts de la radio numérique.
À retenir sur la radio belge en 2024
- Baisse de l’audience globale.
- Montée fulgurante de l’écoute numérique (DAB+, streaming, TV).
- Forte satisfaction pour les canaux numériques, notamment grâce à la qualité de réception.
- Importance de l’accompagnement pour équiper et informer le public.
Ce tableau dessiné par l’étude maRadio.be – Vague 7 (Ipsos) souligne les enjeux d’un secteur où la radio, sans renoncer à son héritage FM, doit accélérer son passage vers le numérique pour séduire les nouvelles générations et maintenir son rôle central dans l’univers audio.