Le 10 février 2025, Martin Ajdari, président de l’Arcom, participait à la réunion plénière inaugurale du Comité européen pour les services de médias (Media Board) à Bruxelles. Cet organisme regroupe désormais tous les régulateurs indépendants des médias au sein de l’Union européenne, affichant l’ambition de coordonner et d’unifier les pratiques en matière de réglementation audiovisuelle et de liberté de la presse.
Organisé autour de la directive « Services de médias audiovisuels » (SMA) et du futur règlement sur la liberté des médias (EMFA), le Comité jouera un rôle clé dans la mise en œuvre coordonnée des textes européens. L’objectif : renforcer la transparence sur la propriété des médias, garantir des avis objectifs sur les opérations de concentration, mais aussi veiller à la défense du pluralisme et de l’indépendance des médias à travers le continent.
Renforcer l’indépendance et le pluralisme des médias en Europe
La création de ce nouveau Comité s’inscrit dans la volonté des institutions européennes de consolider les principes fondamentaux de la démocratie. Outre la question de la transparence de la gouvernance des groupes de presse, l’EMFA entend élargir le rôle des régulateurs pour mieux analyser les impacts des mesures nationales sur le pluralisme médiatique. Il prend également en compte le besoin de préserver les spécificités des médias dans la modération de leurs contenus en ligne.
L’Arcom, comme les autres autorités de régulation européennes, se tient prête à assumer les missions que l’EMFA lui confie. La France aura l’occasion, par la voix de son régulateur, de faire entendre sa vision d’un espace médiatique plus libre, plus indépendant, et porteur d’une diversité de contenus conformes aux attentes du public. Une démarche qui rejoint les conclusions des États généraux de l’information, menés récemment pour débattre de l’avenir de la presse et des médias dans l’Hexagone.
Une coopération européenne renforcée pour des médias au service de la création
Au-delà de la dimension réglementaire, ce Comité européen ambitionne également de stimuler et de valoriser la production audiovisuelle au sein de l’Union. Des œuvres indépendantes à l’exposition de la diversité culturelle, chaque État membre doit contribuer à cet effort pour que l’Europe demeure un vivier créatif fort. Dans le même temps, un internet plus sûr, notamment pour les jeunes publics, reste au cœur des priorités, grâce à des mécanismes renforcés de suivi et d’encadrement des contenus.
Afin d’accompagner ces évolutions, des adaptations législatives sont attendues dans les prochains mois au niveau national. La plupart des dispositions de l’EMFA entreront en application dès l’été, donnant le tempo d’une mise en œuvre rapide et coordonnée à l’échelle européenne.
De par son engagement de longue date pour la protection des publics, la promotion du pluralisme et le soutien à la création, l’Arcom se réjouit de ce nouveau chapitre pour la régulation des médias. Ce Comité européen, véritable carrefour d’expertise et de concertation, ouvre la voie à une coopération renforcée et pérenne, gage d’une presse libre et diversifiée, pilier essentiel de la démocratie européenne.