C’est un projet ambitieux qui avait bénéficié de la bienveillance du CSA depuis 2 ans. Parenthèse Radio, une station thématique dédiée à la famille, s’était en effet vue attribuer pas moins de 14 fréquences en l’espace de quelques mois sur les principales agglomérations françaises dont Marseille et Toulouse, un développement inédit dans l’histoire de la FM française. « Ce déploiement est un fait unique dans l’histoire récente de la radio et témoigne de la nécessité de l’offre de Parenthèse dans le paysage audiovisuel français », expliquait la station en avril 2008. Pour appuyer ce déploiement fulgurant, la station a bénéficié du soutien financier de plusieurs investisseurs, dont Family Service, filiale de Oberheim SA spécialisée dans le développement des entreprises proposant des produits et services destinés aux parents et à l’enfance, ainsi que du Club d’investissement Femmes Angels, sous la houlette de Isabelle Schmid et Sophie Attali-Ansel, à l’origine de la création de la station (lire RadioActu du 26/09/2007). Parenthèse Radio a également fait appel à des signatures tels que celle de Christian Spitz – alias Le Doc – pour muscler sa grille de programmes. Dans le cadre de son développement, Parenthèse Radio avait par ailleurs fait acte de candidature sur la future radio numérique.
Mais parallèlement, les coûts liés à la diffusion et surtout à la fabrication de programmes talk, beaucoup plus onéreux que des programmes musicaux, ont engendré d’importantes difficultés financières. Parenthèse Radio aurait également enregistré des premiers résultats d’audience décevants au regard du bassin de population couvert. Dans ce contexte difficile, la SAS Sofisa, qui exploite la station, a ainsi été placée en redressement judiciaire le 20 janvier 2009. Parenthèse Radio a en effet accumulé plusieurs dizaines de milliers d’euros de dettes depuis sa création. Selon nos informations, l’exercice 2007 s’est soldé par des pertes de plus de 371 000 euros. Il y a quelques semaines, après avoir racheté la station rock parisienne Oüi FM, l’animateur et producteur Arthur avait souhaité se porter candidat au rachat de Parenthèse Radio pour développer la couverture de Oüi FM en régions. Ce projet de rachat aurait été rejeté par le CSA, qui pouvait difficilement mettre un terme aux activités d’une station qu’il avait lui-même contribué à développer en la dotant d’un réseau multi-villes confortable. Si aucun repreneur n’est trouvé rapidement, Parenthèse Radio risque de disparaître du paysage radiophonique français, et ses fréquences remises en jeu par le CSA.