La journée spéciale voulue par Jean-Luc Hess, PDG de Radio France, à l’occasion du 20ème anniversaire de la Chute du Mur de Berlin a bien débuté cette nuit à minuit. Le 9 novembre 1989, l’Allemagne était réunifiée et le mur qui séparait Berlin tombait sous les coups de pioche de la population. Depuis plusieurs jours, les différentes antennes de Radio France ont consacré de nombreux reportages et émissions spéciales à cet évènement historique. Ce lundi 9 novembre restera également dans les annales de Radio France, puisque pendant 24 heures les 7 stations de Radio France ont cessé d’émettre leurs programmes habituels pour diffuser un programme commun entièrement réalisé depuis Berlin, en particulier depuis les studios de la ZDF. « Faire accepter l’idée du « tout en un », autrement dit rassembler toutes les stations du groupe pour une antenne commune, le temps d’une journée exceptionnelle, n’a pas été simple. Sur le plan des contenus, cela a également été complexe », reconnaissait Jean-Luc Hees dans un entretien au quotidien Le Monde » le 1er novembre dernier. Après une menace de grève, les syndicats de Radio France ont obtenu la garantie qu’il n’y aurait pas de nouvelle opération de ce type. En interne, on craint une fuite des auditeurs vers les autres stations généralistes. Si la Chute de Mur de Berlin est un évènement historique indéniable, l’intérêt pour cet évènement de ce côté-ci du Rhin est plus incertain, ou pour le moins ne justifie t-il peut-être pas la diffusion d’un programme unique sur tous les réseaux de Radio France.
Pour cette journée spéciale, près de 200 collaborateurs de Radio France ont fait le déplacement à Berlin pour assurer la diffusion des programmes en direct depuis plusieurs endroits de la ville. « Sans cette opération (…) nous aurions fait comme les autres et saupoudré l’évènement tout au long de la journée sur les différentes antennes du groupe. Notre projet est plus ambitieux. Faire cohabiter France Inter, France Musique, France Culture, France Musique, France Info, Le Mouv’, FIP et France Bleu n’est pas facile, mais c’est excitant de construire une grille pareille », explique Jean-Luc Hees, tout en estimant que « les 14 millions d’auditeurs qui se partagent quotidiennement entre les différentes stations de Radio France ne connaissent pas forcément les richesses des unes et des autres ». Une diversité et une richesse du service public dont cette journée spéciale est peut-être moins représentative qu’il n’y paraît. Les principales tranches de cette journée ont en effet été occupées par des émissions emblématiques de France Inter, telles que « Le 7-10 » de Nicolas Demorand, une émission spéciale de Patrice Gélinet, « Le Fou du Roi » de Stéphane Bern, « Le Jeu des 1 000 euros » de Nicolas Stoufflet, une émission spéciale de Mathieu Vidard et de Daniel Mermet, « Berlin Palace » de Philippe Collin, tandis que la soirée est occupée par Kathleen Evin et Frédéric Lodéon.
Etait-il nécessaire de dissoudre toute la richesse et la diversité du service public dans une seule et même antenne ? Seuls les auditeurs pourront répondre à cette question, mais Radio France aurait pu, par exemple, utiliser les spécificités de ses différentes stations pour traiter cet évènement selon leurs différentes thématiques. Pour des stations très thématisées telles que Le Mouv’, France Info ou France Musique, il eut été judicieux de concevoir un programme adapté au public de ces stations, plutôt que d’en nier d’une certaine façon la spécificité. D’autant que cet évènement est largement couvert par l’ensemble des chaînes de télévision et radios généralistes françaises. Quoi qu’il en soit, Radio France aura mobilisé pour cette journée des moyens exceptionnels. Un site Internet dédié a été mis en place, tandis que, parallèlement aux émissions diffusées en direct, un flux vidéo réalisé permet de suivre en images le déroulement de la journée.
