SNEP – Le point sur l’offre Apach Tite Live

Cette offre est disponible par ADSL ou par satellite dans un format maintenant linéaire. RadioActu dresse l’état des lieux d’un service bien utile à toutes les radios et présenté lors de l’assemblée générale du SIRTI et lors du 11ème congrès national du CNRA à Paris. Paradoxalement, ce service ne présente pas encore de véritable protection contre le piratage. A partir du 15 juin prochain, toutes les radios françaises recevront selon Apach Tite Live une documentation sur les deux offres de services possibles dans le but de disposer de toutes les nouveautés musicales des majors deux mois avant leur commercialisation. Les radios décideront alors de prendre ou de ne pas prendre cette possibilité de recevoir, de préférence sur un serveur dédié, l’équivalent de 5 références – ou ressources – par jour pour commencer. Chaque ressource contient le titre en format WAV linéaire, des bios, des vidéos, des dossiers de presse, la pochette du CD et des argumentaires. Dès réception des références de ces titres sur le serveur, l’export du titre désiré est possible par le biais de l’administrateur – ou des administrateurs – vers un ordinateur dit « client » pouvant être l’ordinateur destiné à la programmation et sur lequel sera installé le logiciel « client ». Toutes les ressources, bios, vidéos et autres seront acheminées par stream du server à l’ordinateur client pouvant aller de 24 à 320 kb/s selon les droits alloués par le ou les administrateurs. Il est en effet déconseillé d’utiliser le même ordinateur pour le serveur et le client. Cette nouveauté implique donc l’acquisition d’un nouvel ordinateur assez puissant, qui, pour les radios de catégorie A pourrait être en partie pris en charge par le biais de subventions selon Hugues de Vesins de Levezou du CNRA.

Deux canaux de diffusion et donc de réception seront possibles : sur internet par le biais de l’ADSL en connexion dédiée 512 kb/s minimum ou le satellite, par le biais d’Eutelsat avec un coût unique d’installation de 700 euros par radio. Les fichiers seront envoyés sur le serveur de la radio tous les soirs en push – en réception uniquement sans retour d’informations vers l’envoyeur – vers 20h00 et durant trois à six heures selon le réseau et le poids des ressources. Il reste aujourd’hui une zone d’ombre concernant cette solution choisie par le SNEP et récemment critiquée par l’ADAMI. En effet, d’un côté le SNEP entame une politique répressive contre le téléchargement de musique sur internet, et de l’autre elle permet plus d’un millier de stations de radio d’accéder aux nouveautés sans véritablement être sûre de la manière dont ce titre, disponible deux mois avant sa sortie dans les bacs, sera exploité par des médias qui comptent dans leurs effectifs des défenseurs du Peer to Peer et qui pourront avoir accès, sans aucun contrôle, à toutes les nouveautés. Suicidaire pour l’industrie du disque.

La solution réside bel et bien dans la sécurisation de l’export et la traçabilité de celui-ci, dans le but de lister exactement les titres exportés et par quel utilisateur grâce à une remontée d’information au diffuseur – non pas pour tracer la programmation des radios mais pour des raisons de sécurisation. Or la remontée par satellite est impossible et beaucoup de radios s’y opposent pour l’option internet alors qu’elles déclarent sans problèmes leur programmation à la SACEM pour les droits d’auteurs. Certes, un contrat cadre sera signé entre le SNEP et les radios concernant la déontologie mais surtout pour des raisons juridiques encore très instables par rapport au numérique. Une solution de tagage ou WaterMarking est actuellement en discussion au sein du SNEP, mais on connaît parfaitement les failles de tout DRM – Digital Rights Management – dès qu’ils sont portés au plus grand nombre.

Enfin, dans l’appel d’offres du SNEP il était indiqué que le service devait pouvoir débloquer un titre à une heure précise. Difficile sans une voix montante – retour de l’information au diffuseur -, car une radio qui reçoit un titre le vendredi soir bloqué jusqu’au samedi 9 heures, peut sans problèmes avancer l’heure de son ordinateur server, exporter le titre, et le diffuser comme bon lui semble, où bon lui semble, avant tout le monde. Le deuxième étage de la fusée consisterait à ouvrir le fond de catalogue – 420 000 références – que gère Tite Live pour le SNEP depuis 1996, et de permettre à toutes les maisons de disques indépendantes non distribuées par des Majors d’utiliser cette technologie, Tite Live n’ayant pas d’accord d’exclusivité avec le SNEP qui lui représente toutes les Majors. Reste à connaître exactement la fiabilité et le carburant utilisés pour cette fusée à l’itinéraire encore incertain.

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